mardi, janvier 27, 2009

Le Travail de rivière #6

... Reçu !






Et on n'est pas peu fières !









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EN LIBRAIRIE LE 17 FÉVRIER.

vendredi, janvier 23, 2009

Le Travail de rivière #5

Le Travail de rivière, ce sera aussi une exposition au Credac, à Ivry-sur-Seine, à partir du 4 février. Je précise que ce n’est pas en rapport avec le livre : Claire Le Restif a beaucoup aimé ce titre et l’a trouvé - l’oxymore - en relation avec son exposition à venir.
Nous y interviendrons, mercredi 18 mars, avec Olivier Mellano pour une lecture/concert, Fanette Mellier y parlera également de son projet de « livres bizarres »… et peut-être d’autres participants, mais je vous en reparlerai…



Le Credac, 93 avenue Georges Gosnat, Ivry-sur-Seine, à 5 mn du métro Mairie d'Ivry, ligne 7
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mercredi, janvier 21, 2009

Le retour des tropes



Myopies, la très bonne revue en ligne de Guillaume Fayard.

mardi, janvier 20, 2009

La perte des tropes




Hypermétrope, du grec hupermetros : « qui passe la mesure ».

dimanche, janvier 18, 2009

Albert Angelo

Loué soit Quidam éditeur ! J’espère que je l’ai déjà écrit ici, oui oui, ça y est, je m’en souviens, c’était à l’occasion de la sortie de L’Ami Butler de Jérôme Lafargue. Je voulais également parler de Rome, regards de Rolf Dieter Brinkmann et de Désirée de Marie Frering mais l’algie est passée par là, les journées sont trop courtes, les nuits, je ne vous raconte même pas, et puis

Bref, j’espère un jour.
En attendant, puisque je me suis levée tôt et que j’ai séché un cours de CAF (oh la vilaine ! ), je vais vous parler d’Albert Angelo (s’il vous plaît, prononcez Albert Àndgelo, avec l’accent tonique au bon endroit, ça me fera plaisir, et cela rend le nom tellement ironique, ainsi…) de B.S. Johnson dont Quidam a déjà publié trois autres traductions :
R.A.S. Infirmière-Chef, une comédie gériatrique, 2003 (première publication en Angleterre : House Mother Normal, 1971) ;
Christie Malry règle ses comptes, 2004 (Christie Malry's Own Double-Entry, 1973, l’année du suicide de l’auteur) ;
Chalut, 2007 (Trawl, 1966 ) ;
le tout magnifiquement traduit de l’anglais par Françoise Marel (clap ! clap ! clap !) ;
et que je vais me hâter d’acquérir au grand dam de mon banquier sans attendre sagement le 2 février.

Quand on tape « B.S. Johnson » dans un moteur de recherche, on tombe immédiatement sur de l’ « english experimental novelist, poet, literary critic and film-maker » et autres présentations du même tonneau, bref, un peu de tout mais toujours « ex-pé-ri-men-tal ». Ce qui l’a sans doute soigneusement confiné à la littérature-prise-de-tête et les choses pas commerciales, les voiles, pauvre homme, malgré son succès critique indéniable.
Pourtant, le lecteur lambda (c’est-à-dire pas un {là, je me permets quelques lignes d'autocensure et j'évite de jouer ma vipère pour ne pas me faire égorger au cutter rouillé par mon attachée de presse}) qui a la chance d’ouvrir les pages d’Albert Angelo et de se plonger dans son univers à la fois sombre et électrisant serait bien en peine de sortir un qualificatif du genre « expérimental ». Ben voui, la belle affaire, pendant quelques pages, deux colonnes séparent le discours du héros-prof à ses élèves de ses pensées profondes. Vous voyez une éprouvette là-dedans, vous ? Cela ne semble-t-il pas, justement, traduire avec une grande simplicité formelle cette duplicité sociale ressentie par chacun au quotidien ? Un peu plus loin, la reproduction d’une carte de voyante. Mazette, c’est pas Laurence Sterne qui va se retourner dans sa tombe. Un peu plus loin encore, deux trous, dans la page, permettent de découvrir « le future de la fiction ». C’est pas gentil, ça, de donner au lecteur un peu d’avance ? De rendre le suspens un peu plus piquant ? Et dès l’orée, le plan, clairement annoncé, du livre : « prologue », « exposition », « développement », « désintégration », « coda ». On ne peut plus limpide, non ? Ah oui, d’accord, « désintégration » est très « méta » et parle du processus d’écriture et de mise à distance du biographique par la fiction… Personnellement, je trouve ça nettement moins « expérimental » comme expérience de lecture que la première merdasse dénichée par désespoir à 7 heures du mat’ (ou à 19 heures, juste après un Xanax) dans un Relais H avant un trajet de 5 heures, Ken plaquant Barbie qui, malheureuse, fait le point sur sa vie au passé simple (avec un usage plutôt douteux du subjonctif, m'enfin, passons) ce qui lui permet, un jour de printemps et après avoir enterré son père de rencontrer Blaine (Blaine ! pas le poète éponyme, hélas).

Bref, vous l’aurez compris, pour moi, B.S. Johnson est un grand écrivain de romans tout court. Pas un grand écrivain de romans expérimentaux.

« —La page est un espace sur lequel je dois pouvoir déposer les signes qui, d’après moi, transmettent le plus justement possible ce que j’ai à transmettre : j’utilise donc, dans les limites du budget de mon éditeur et de la patience de mon imprimeur, des techniques typographiques qui transgressent les limites contraignantes du roman conventionnel. Rejeter de telles techniques en les traitant d’artifices, ou refuser de les prendre au sérieux, c’est laisser passer l’essentiel. » (Albert Angelo, p. 180)



Albert est architecte. Mais en fait, il ne vend aucun de ses plans. Et d’ailleurs, il les rêve plus qu’il ne les exécute, ses grands projets architecturaux. Au quotidien, histoire de payer son loyer et les bières qu’il descend en cohortes avec son meilleur pote d’infortune (les deux ont été cocufiés/plaqués et sont inconsolables), il est professeur vacataire. Dans des collèges « difficiles ». Donc (Oliv’ et JB, lisez ce livre), il distribue des beignes entre deux exposés de géologie. Et il bande devant les fesses rebondies des filles de 3e à qui il prête tous les vices. Il envie presque ces « sauvageons » (ce n’est pas une citation de l’auteur, vous l’aurez compris) pour leur liberté inaliénable, leur absence de crainte face à toute forme d’autorité, professorale ou policière. Bien évidemment, au-delà de cette trame, ce qui importe, ce qui fait le sel et la terre de ce récit, c’est la plume de B.S. Johnson, acide et jubilatoire, passionnée et désabusée, n’hésitant même pas à offrir au lecteur une blague obscène en bonus track…

Je ne puis donc que vous conseiller impérieusement de toute la force de ma persuasion de vous ruer dans votre librairie bien-aimée et de lire fissa Albert Angelo.

Lekti-Lecriture.com a mis également en ligne un article très intéressant sur Chalut.
Et si vous lisez l’anglais sans douleur, vous pouvez également vous procurer ceci, dont j’ai emprunté l’illustration : Like A Fiery Elephant : The Story Of B. S. Johnson de Jonathan Coe (pas de réclamations, je précise que je n'ai pas goûté et approuvé ce dernier titre ; si certains connaissent, n'hésitez pas à m'en parler, j'ai toujours la flemme de lire en anglais, même pas ashamed...)

>> Ajout du 21 janvier :
Hourra ! La bio de B.S. Johnson par Jonathan Coe va être publiée, toujours par Quidam fin 2009/début 2010.
Et en octobre ou novembre – chez Quidam, toujours – vont paraître Les Malchanceux de B.S. Johnson, « le livre-boîte dont les 27 sections ou chapitres peuvent être battus comme des cartes et être lu(e)s selon l'ordre imposé par le hasard, le seul impératif restant de lire la section "Début" au début et la section "Fin" à la fin » m'explique l'éditeur, Pascal Arnaud.
C’est drôle, Emmanuel Rabu me rappelait hier qu’il m’avait parlé de ce livre, ainsi que de Albert Angelo il y a plusieurs années, enfin, pas précisement : il avait lu un article dessus et avait évoqué un livre troué et un livre sous forme de cartes combinatoires. En épluchant ses archives rougéennes, nous n’avions pas réussi à remettre la main dessus et donc à identifier l’auteur et les œuvres… Mieux vaut tard !

samedi, janvier 17, 2009

Le Travail de rivière #4

... Lorsque Fanette Mellier m’a proposé de participer à son projet de résidence à Chaumont, j’ai cherché ce qui, dans la ville, faisait écho en moi et choisi de m’intéresser à l’histoire de la ganterie Tréfousse. Plus précisément, j’ai voulu tisser un lien entre le travail ouvrier, concret, physique, et l’atmosphère de mystère et de merveilleux que j’ai ressentie dans cette ville entourée de contes et de légendes où la forêt est très présente. Oxymore annoncée dès le titre : “ Le travail de rivière ” malgré son apparente joliesse est une expression qui désigne le travail de mégisserie, c’est-à-dire l’opération qui consiste à préparer les peaux tout juste écorchées pour les tanner et les transformer en cuir. De la mort au luxe en quelques opérations lustrales.
Une future gantière apparaît donc à Chaumont, entre deux guerres. Elle n’a pas de nom et guère de psychologie. Un “ je ” apparaît en étant le sien, sans l’être. On la devine néanmoins à la fois mélancolique – reflétant le paysage – et déterminée – jurant dans le décor. Elle grandit, pas à pas, entre la lecture du journal intime de sa grand-mère narrant ses inquiétudes de vraisemblable veuve de guerre et la guerre qu’elle vivra, au quotidien, depuis le petit point sur la carte que représente sa ville de naissance. Ce récit n’est pas linéaire. Il se troue notamment de fragments de contes, sens dessus dessous, en échos inquiétants avec ce qui est supposé être la réalité du livre. Le petit chaperon rouge meurt sans cesse, la gantière porte un châle rouge et les loups sont dans la ville. Au centre, un bref dictionnaire technique – dont certains termes sont détournés de leur définition principale – donne naissance à un deuxième glossaire aléatoire, disséminé dans le texte, qui contamine la narration.
Au final, c’est un trajet hybride, à la fois poétique et narratif. L’histoire se déversant dans le conte, la poésie imprégnant l’histoire, le dénouement épousant les méandres de la rivière...

jeudi, janvier 15, 2009

mardi, janvier 13, 2009

vendredi, janvier 09, 2009

How he becames a japanese boy



Les fiiiiiiiiiiilles, ça y est ! Anne-James Chaton est (rentré) à Pariiiiiiis !!

Et mazette, à Kyoto, il n'a pas fait que manger des sushis... Après yen a des qui disent qu'on fout rien en résidence et qu'on y déprime sec... Je me marre. T'es à Kyoto, à Rome ou ailleurs, t'as plus à aller à l'usine, t'as un laps avec ton cerveau à toi dans ta tête qui peut produire des trucs pour toi, t'as de l'argent pour manger et même envoyer une carte postale à ta grand-mère (parce qu'elle n'a pas d'email, elle croit toujours que les fax transitent par couloir aérien et que le Minitel rose est vraiment de couleur rose), t'es devant une montagne toute verte ou entouré de marbre à Histoire... et là, tu glandes et tu déprimes... Ah oui, puis j'oubliais le dernier argument qui tue : et puis en 6 mois ou 1 an, tout le monde t'oublie à Paris ! Ah ! Ah ! Ah ! Comme si le monde, c'était Paris...
Jameson, non seulement tu as assuré comme un dieu au Japon (大好き !) mais en plus, on ne t'a pas oublié.

Regardez plutôt how he becames a japanese boy mais aussi :
Alphabet - COMPLET
sonographies (89)
rémanence (376)
retouches
FamilyMart & compagnie
...




Images © Anne-James Chaton
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jeudi, janvier 08, 2009

Perplexité

… pendant une journée de travail, on peut être plongé, au détour d’une simple commande de fournitures (« consommables »), dans des abîmes de perplexité :

Votre société exige-t-elle l'intégration des solutions d'expédition dans vos propres systèmes ?

— … Euh…

mercredi, janvier 07, 2009

Rêves d'Afrique

... comme on les comprend...

vendredi, janvier 02, 2009

Neurartiste

Jean-François Chermann est neurologue et artiste. Les deux, dans cet ordre-là, son travail d’artiste se nourrissant de son expérience de neurologue. « L’esprit d’observation n’est point borné à un seul genre : il est l’esprit universel des sciences et des arts. » (Charles Bonnet)
Il ne cloisonne pas. Mais déplace le scientifique vers l’artistique : « C’est une construction qui part de l’archive – le réel – pour s’inscrire dans une histoire – la fiction. Dans le même temps, cette fiction est documentaire, elle est dans la réalité des observations. Quand scientifiquement, il observe les comportements cliniques et quand, artistiquement, il dissèque l’événement-création pour en produire une forme, il crée un processus de travail visuel qui existe en regard de son travail de neurologue et qui, en (re)visitant l’histoire, fait que la mémoire existe dans son actualité. » (Allotopie n°A, 1998)

Des « cas » sont présentés. Par exemple (le tout sur le site synesthesie.com) :
Le syndrome d’Alice au pays des merveilles
Syndrome de Charles Bonnet et hallucinations lilliputiennes
Le voyageur sans bagages

L’un des point commun de ces histoires est le battement entre fiction et réalité. L’interrelation entre l’art et la vie – la complexion spécifique de chaque auteur donnant naissance à des œuvres particulières.

Dans Le syndrome d’Alice au pays des merveilles, c’est un peu l’histoire de l’œuf et de la poule. Lewis Carroll, migraineux, souffrait-il déjà de ce qu’on a appelé ensuite le « syndrome d’Alice au Pays des merveilles » ?


Syndrome de Charles Bonnet et hallucinations lilliputiennes pose le même type de question concernant les Voyages de Gulliver et un possible syndrome de Charles Bonnet de Jonathan Swift.


Le voyageur sans bagages narre (à la première personne) l’histoire d’une femme amnésique à la suite d’un accident. Reconstruisant donc sa vie, redécouvrant sa vie, sa famille à partir d’un point fixe sur la frise de son existence. Appréhendant donc son passé comme on lit un roman et découvrant son propre personnage.

Jean-François Chermann a également publié un livre aux Éditions Mix (coll « blancs ») en janvier 2006 : Démence pugilistique chez un artiste alcoolique atteint d'un nanisme achondroplasique.

« Par un système de (re)présentation qui tient de l’exposé et de la performance, le sérieux du savant est mis au service de la parodie ou de la créativité alors que l’esthétique se plie aux règles arides de la recherche fondamentale.
On lui demande : est-il "normal" d’utiliser le corpus de la neurologie pour faire une œuvre d’art ? Il rétorque : notre rapport à la folie et les comportements sociaux agressifs qu’on tolère dans la vie quotidienne sont-ils bien normaux ?
C’est entre ces questions que se situe la proposition originale de Jean-François Chermann qui a pour principales ambitions de faire percevoir les normes qui maintiennent la cohésion sociale, et de critiquer certaines dérives scientifiques comme le tout génétique ou le tout biologique, au travers d’une mise en forme déstabilisant l’idée convenue qu’on se fait de l’œuvre d’art. » (Visuel(s), Revue d'arts #09 mars 2000).

J’ajouterai : en en créant une, d’œuvre d’art, agénérique, au statut d’artiste mutant.

jeudi, janvier 01, 2009

Bonheur à celui qui le lit


Cher lecteur,
je te souhaite pour 2009 :
Moins d’emmerdeurs et plus de bonheur.
De la santé à tous les étages.
De l’amour de tous plumages.
Et que le temps s’écoule à son rythme, délecté.
Que ce qu’il advient soit considéré comme bon – c’est une philosophie assez efficace.
Plus de sexe et de rock’n’roll.
Bref, comme auraient dit mes aïeux – ça résume quand même tout avec concision : pace e salute.


Image made in Plonk & Replonk.