samedi, juillet 30, 2005

« …un vent bleu traverse les rideaux du ciel pour tout emporter au loin… »

Chroniques des quais

« … Aux confins du terrain de jeu, des milliers de voitures aveugles fonçant non loin, la sensation du temps qui s’écoule s’enroulant autour de mon crâne, ce type m’a retourné pour presser tout son corps contre moi, ses bras autour de mes épaules et de mon cou, ses mains plaquées contre mon torse, chatouillant le lobe de mon oreille et mon cou avec son haleine chaude



Quand nous avons joui il est retombé contre le mur, ses bras contre ses flancs comme s’il avait été crucifié et aux anges et en savourait les derniers instants enivrants tel saint Sébastien transpercé par les longs roseaux des flèches, sa silhouette se détachant sur la nuit pleine de nuages qui s’ouvrait, révélant étoiles et lune. Nous avions l’impression d’être des silhouettes à la dérive, des comètes chutant dans un vieil album illustré. J’ai pensé que les livres scientifiques ne révéleront jamais jusqu’où le corps peut aller pour éprouver une sensation de hasard et de changement inaltérables, quelque chose d’extérieur au flux de la régularité : les rues, la routine du boulot, les nuits sans sommeil sur des matelas esseulés et humides.



Au bord de l’étourdissement, je l’ai accompagné dans les rues me voyant avec lui dans les bois mal famés de ce rêve côtier que je fais toujours et dans lequel je me perds loin des rouages globaux du monde : pas de Robinson Crusoé mais un endroit atemporel où le passé pouvait s’oublier et où il n’y avait qu’un gars avec un ventre dur contre lequel se reposer, et j’écoutais son cœur battre sous sa peau tremblante. On est passés devant une vieille femme assise sur sa véranda qui parlait à un flic dans la ruelle d’à-côté. Ils ont ouvert la porte avec une pince-monseigneur… et tout à coup ils ont débarqué. Émerveillé par le bruit j’ai remonté mon col pour me protéger des fraîches bourrasques du vent d’hiver. »

mardi, juillet 26, 2005

La bonne étoile



On se prépare déjà à grommeler en longeant les vitrines de nos librairies préférées de fin août à Noël (ou presque) ? Jaquettes de merde à la pelle (le contenant ne valant souvent guère mieux), petits scandales poussifs et autres premiers romans roulés sous les aisselles ?
Eh bien non, enfin, pas seulement...

Avant d’aller rendre hommage à mes gênes méditerranéens, voici quelques lignes censées vous faire piétiner d’impatience en attendant la rentrée… Vo lume de Orion Scohy, chez P.O.L.

& j’en ai déniché quelques autres comme ça ! si, si… (à lire prochainement, vraisemblablement en reprint)


Alors… en fait, c’est dans la veine « roman total » (cf. « musique totale », « poésie totale », « pentothal », euh non...), à la fois architectural, totalisant, hommages et clins d’œil (parfois coups de coudes) aux écrivains inspirateurs/prescripteurs, intertexte et interlope (sans intervilles), Pastiche & Tequila, autobiographie à qui on la fait pas, autodérision, auto-généalogie, réflexes du roman-noir avec super-héroïte ¡Ay Caramba ! un peu rassie, mythologie miteuse et dépravée, la Fabrique du Pré (la Fantaisie du Pet, la Foutaise du Pavé...), roman dans le roman, opéra et séance porno avec le même ticket, déconstruction du roman dans le roman, copieuse démolition du roman dans le roman, foutage de gueule de la déconstruction du roman dans le roman et de l’instance (des) narratrice...

— Oui mais ça marche Bobby, ça marche, reprend un verre...

Je m’attendais à débuter par un « Hé, Orion Scohy, arrête ton char ! c’est quoi ce pseudo transparent genre écho ! Les relents mytho et les faux airs d’anagrammes avec un petit soupçon de déhanché presque exotique et la myriade sexy...Tu veux nous la jouer classouille ?! » mais il paraît que c’est son vrai nom, oups... ou bien alors il mystifie très très bien et alors là, chapeau.

Bref, avec un tel coup de trompette initial, le garçon avait tout pour finir en demi-dieu littéraire, les pieds dans la pisse (pas de panique ! c’est juste l’étymologie probable d’Urion), la tête dans les étoiles... mais tout est relaté dans le livre – Vo lume (avec un « o » comme Orion, d’une autre police, plus maigre) dont la matérialité du titre nous fait d’emblée entrer dans un pavé foisonnant de faux-semblants et de chausse-trappes diverses : « Où l’on trouvera notamment un détective (in)variable, une secrétaire mal dans sa basket, un opéra surprise, un miroir suicidaire, des poèmes authentiques, un pigeon malfaisant, un canari furtif, un super-héros hypercollant, des chansons inouïes, un narrateur suspect, un scénario catastrophique, des digressions sur le nom de l’auteur mais aussi toute une théorie de véritables écrivains, pas mal de papier, trop d’encre, des ruines, des riens, une vie. »

Ce catalogue haletant, cité en quatrième de couverture, est bien développé – ou plutôt démantibulé – dans le roman (« disons du roman » précise le quatrième de couverture « de la matière à fiction polymorphe, pervertie avec les moyens du bord ») qui se la joue un peu boule à facettes, n’hésitant pas à changer de couleur de page en page et à miroiter comme un stroboscope hystérique.

Pour faire plaisir aux profs (en plus on doit en avoir quelques uns en commun avec Orion), on évoquera le terme de roman spéculaire.

Pour attirer les djeunes, on dira qu’il y a du sexe, des drogues et de la thune.

Pour captiver les aspirants écrivains on leur fera croire qu’ils peuvent le faire en mieux (c’est pas vrai mais c’est pas grave).

Pour émoustiller les vieux on leur cachera que c’est imprimé en corps 11 et parfois même en beaucoup plus petit.

Pour épargner les amis des animaux, on passera sous silence les méfaits du pigeon malfaisant (ainsi que ses troubles intestinaux), tout comme la horde de canards massacrés pour leurs confits.

Enfin, pour ne pas heurter les représentants des diverses minorités et particulièrement les associations de handicapés, on sera discret concernant la secrétaire unijambiste.

Que suggérer de plus ?

Sous le haut patronage de Tristram Shandy, Georges Perec, Francis Ponge ou encore Cervantès, Orion Scohy invente un roman noir spéculaire, contenant l’intrigue et tous se rouages, bien étalés sur la table aux yeux du lecteur... Le roman (« du », pardon) est aussi celui de l’écrivain l’écrivant... dans le (/du) roman... puis de l’écrivain écrivant sur l’écrivain du (chouette, là ça colle) roman... Avec toutes les intrusions diverses imaginables, les réécritures, les faux départs, les brouillons, les dessins, les calligrammes...

L’intrusion perpétuelle du narrateur et la facture « frankeinstein » de l’ensemble parviennent à créer un univers inédit, un monde sans queue ni tête mais avec beaucoup de chairs palpées, de neurones agacés et de nombrils triturés en ses reliefs, sachant éviter les écueils et les lourdeurs, comme un funambule fraîchement sorti des A.A*…


* Alcooliques Anonymes

jeudi, juillet 21, 2005

Quid novi sub sole ?

dentiste

Les nouvelles passionnantes de juillet…

Réussi à me casser un plombage en mangeant du Pollen en pelotes (si, si, c’est ridicule mais c’est possible).

Lu quelques livres de la rentrée dite « littéraire » et envie de pleurer.

Hâte de travailler mon bronzage et de voir si le rose de mes palmes résiste au sel.

Les sublimes perspectives du jour :

1- appeler mon dentiste qui doit sans doute être en vacances donc passer deux heures à trouver un dentiste encore à Paris. L’imaginer psychopathe , maniaque de la fraise, énervé, excédé, hargneux de ne pas être encore parti (comme beaucoup d’employés et de commerçants qu’on croise tous les jours…). L’anesthésie ne prendra pas. La scène de remontrance inévitable « ah mais ça ne va pas du tout… comment ça avec du pollen en pelotes ?? Ah ! Ah ! Ah !… » Se souvenir en guise de consolation que la rage de dents d’il y a deux ans à Berlin était pire (surtout quand on ne parle pas allemand et que le dentiste ne pas ni français, ni anglais… et même pas espagnol ou italien… pourtant, les dents, c’est universel !)
2- appeler mon banquier (c’est une autre histoire mais ça risque de faire mal aussi…)

vendredi, juillet 15, 2005

C'est parisien et c'est bien...

Parisist

La nouveauté de l’été c’est l’ouverture de PARISIST , weblog collectif sur Paris. Ya de la joie, ville lumière-ville ténèbres, sera toujours Paris, P.A.R.I.S, les lilas jusque sous les fenêtres, RER et crustacés, sous le pont Mirabeau, itou itou.
Ça bouge en permanence, on y trouve plein d’informations utiles sur un peu tout (sorties, musique, bouffe, actualité, culture…), des liens, et même la météo.
En plus l’équipe à l’air plutôt sympa ( dit-elle
…)
Et hop ! « ajouter aux favoris »…

Si vous avez manqué le début…



(Calendrier personnel.) Voici une information a intérêt circonscrit et de facture lacunaire – il en faut. Comme chaque année, le 14 juillet a fait date, avec le tournage du troisième épisode de Cosmetic Paradise, un sitcom annuel, sensuel et cosmétique – comme son nom l’indique – plein de disparitions, de trahisons et de rebondissements inattendus que vous retrouverez peut-être un jour sur TF1 entre Amour, gloire et beauté et Les Feux de l’amour (toujours l’amour, qui fait tourner le monde)…

Un grand merci à mes parents, à mon agent, à mon amoureux, à mon chat et surtout à toute l’équipe – particulièrement la talentueuse régisseuse-monteuse-actrice Kate…

mardi, juillet 12, 2005

On n'est jamais assez Sexy...

lemardic'estpermis

on n’est jamais assez Sushi…

trouvé chez Sofy, allez-y !
(It’s pure poetry)

vendredi, juillet 08, 2005

Colère

Nouvel essai

Eden (eden, etc.) ou presque = La Générale
& puis voilà le-monde-tel-qu’il-est qui veut faire sa loi (La Loi, paraît-il), comme d’hab’.

Pour tenter de lui mettre des bâtons dans les roues et bidouiller nos machins malgré lui, baladons-nous donc à La Générale qu’on peut même soutenir en ces temps difficiles, de quelques mots…

jeudi, juillet 07, 2005

Ceinture noire pour nuit blanche

Ipod

Parée pour les vacances, merci Fight Pod !

Rien de plus simple qu’un combat de Tigre avec la redoutable et charmante Sabrina… La recette ? « C’est la vie, c’est la mort » (une longue histoire), quelques bâtards sensibles (girlfriend forever), le meilleur des DJ (c’est lui, c’est Phil , on l’avait reconnu), des sourires, beaucoup, des enchaînements renversants, des amis, des rencontres…

& en images

Alors la prochaine fois, venez encore plus nombreux !